J’ai rêvé ces instants quand l’aube se lève sur les monts brumeux. Des cimes apparaissent au milieu des bancs de nuages. Les arbres émergent comme des sentinelles aux lignes délicates et épurées. Les rocs s’évanouissent quelques instants, pour mieux réapparaitre au rythme des panaches de vapeur. Tout comme moi prend son inspiration.
Par opposition à l’évanescence, on dit que l’émergence est « l’apparition d’un phénomène naissant qui ne concerne ni les êtres ni les objets matériels ». Comme une conscience des éléments bruts qui ressurgissent soudain. Comme oubliés, disparus ils reparaissent d’un coup, par la grâce d’une brume qui se dévoile, d’un éclat de lumière capricieux, d’une amnésie visuelle heureusement temporaire. Jeu de cache-cache poétique où rien, jamais, n’est figé. Fantôme minéral qui s’évanouit d’un coup pour mieux me surprendre, à travers des écrans sans cesse changeant. Comme dans un théâtre. Le théâtre de la nature.
Une quête d’ambiances épurées, où les lignes et les couleurs les plus subtiles nous portent aux sources de l’émerveillment.